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Recertification périodique : les infirmiers libéraux noyés dans la masse !

Le 13/5/2022
Recertification périodique : les infirmiers libéraux noyés dans la masse !

Recertification périodique : les infirmiers libéraux noyés dans la masse !

Un décret publié le 11 mai vient fixer la composition du conseil national de certification des professionnels de santé. Un seul représentant est prévu pour la médecine libérale dans l’instance collégiale malgré les protestations des syndicats médicaux.

En juillet 2021, une ordonnance est venue préciser le cadre du dispositif de recertification périodique qui va être imposé à toutes les professions de santé dotées d’un ordre. En décembre le Pr Lionel Collet a été nommé à la tête du Conseil national de certification des professionnels de santé (CNCP). Mais depuis la composition du CNCP a été l’objet de désaccords entre le ministère et les syndicats professionnels. Un conflit qui a retardé la publication du décret relatif à la composition et au fonctionnement du CNCP qui est finalement paru ce 11 mai au Journal Officiel.

Le CNCP aura pour mission de définir les orientations scientifiques de la certification périodique, rappelons que tous les professionnels concernés devront s’y soumettre à partir du 1er janvier 2023. Retrouver toutes les précisions utiles relatives à ces nouvelles contraintes qui s’imposeront à vous pour exercer dans l’article du SAIIL Processus de recertification : tous les infirmiers devront s’y soumettre à partir du 1er janvier 2023 (saiil.fr)

Les syndicats de médecins libéraux sont remontés contre la composition du conseil national de la certification qui ne prévoit qu’un représentant des libéraux sur 27 membres. Y seront présents : les présidents des différents ordres, les présidents des commissions professionnelles qui sont au nombre de sept (chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinés, médecins, pédicures podologues, sage-femmes, pharmaciens) mais le décret ne prévoit qu’un seul représentant pour l’ensemble des professions médicales libérales.

Pour les syndicats des médecins libéraux, la composition de ce CNCP était attendue, mais « Plus qu’une déception, c’est une trahison », estime le Dr Franck Devulder, président de la CSMF. Le Dr Philippe Vermesch, président du SML, dans un communiqué dénonce également les « pratiques » de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et appelle au boycott de la certification périodique.

Le SAIIL savait que la sortie de ce décret était imminente et qu’il risquait fort de préfigurer l’installation d’une belle usine à gaz. Au final les infirmiers libéraux vont être noyés par l’effet d’une double dilution :

  • Dans les instances collégiales, puisqu’il est prévu que l’Union nationale des professions de santé propose un représentant des professions médicales libérales et un seul représentant des professions de santé non médicales libérales.

  • Dans la commission professionnelle des infirmiers qui comprend des représentants des conseils nationaux professionnels de la profession et des spécialités concernés et, lorsqu'elles existent, leurs structures fédératives, dans la limite de vingt-cinq membres nommés pour une durée de trois ans

Comme d’habitude les infirmiers libéraux sont noyés dans la masse et leurs syndicats représentatifs n’auront pas droit au chapitre. Paradoxe majeur en regard de la population que nous représentons et du vrai enjeu que constitue l’actualisation de nos compétences dans le contexte de désertification médicale qui s’accentue.

Tous les rapports font le constat unanime qu’au cours de ces dernières années, l’accès aux soins primaires s’est dégradé, avec deux types de conséquences : le retardement des soins, qui va parfois jusqu’au renoncement, ce qui augmente les risques d’aggravation de l’état de santé, et la sollicitation par défaut de l’hôpital et des services d’urgence pour des soins relevant de la médecine de ville.

Cette évolution structurelle impose de diversifier les efforts pour renforcer l’offre de soins primaires et libérer du temps médical en ville, ce qui suppose d’up grader les compétences des IDEL, seule profession à même de pouvoir compenser les carences de présence médicale dans bon nombre de territoires pour assurer la continuité des soins et éviter les recours inappropriés aux urgences.

Un tel contexte justifiait pleinement que les infirmiers libéraux soient représentés au sein des commissions au prorata du poids qui est le leur en termes de démographie et dans les parcours de soins des français. La pensée gélatino-visqueuse dominante en a décidé autrement et les préconisations qui nous concernent viendront encore une fois de personnes qui ne connaissent pas notre métier.

Caroline Dewas, présidente

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