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Traitement des plaies par pression négative par les IDEL, un premier dispositif remboursable

Le 3/2/2023
Traitement des plaies par pression négative par les IDEL, un premier dispositif remboursable

Traitement des plaies par pression négative par les IDEL, un premier dispositif remboursable

Initialement réservée à l’HAD, la prise en charge à domicile des traitements des plaies par pression négatives (TPN) par les IDEL avaient fait l’objet de l’inscription de deux nouveaux actes à la NGAP par Décision du 13 janvier 2022 de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie. Pour autant, aucun système de TPN n’étant jusqu’alors remboursable, la prescription et la réalisation de ces nouveaux actes infirmiers à domicile étaient fortement entravées.

La signature de l’avenant n°6 à la convention nationale des infirmiers avait permis d’inscrire deux nouveaux actes à l’article 3 (pansements lourds et complexes) de la NGAP :

  •  Une cotation AMI (ou AMX) 4,6 pour la pose de système de traitement par pression négative (console et pansement) à usage unique avec pansement faisant office de réservoir.

  • Une cotation AMI (ou AMX) 2,1 pour la mise en place de pansement additionnel (sans changement de console) pour TPN à usage unique avec pansement faisant office de réservoir.

Pour permettre la prescription et la réalisation de ces actes à domicile en dehors des prises en charge par l’HAD, il fallait encore que ces dispositifs médicaux fussent remboursables. C’est chose faite, avec l’arrêté paru au JO du 28 janvier 2023 portant inscription du système de traitement des plaies par pression négative PICO 7 de la société SMITH & NEPHEW au titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables. A noter que cet arrêté prend effet à compter du treizième jour suivant la date de sa publication au Journal officiel.

Description du système PICO 7 

Le dispositif PICO 7 est un dispositif de traitement des plaies par pression négative (TPN) à usage unique avec pansement réservoir. Il se compose d'une console délivrant une pression négative de -80 mmHg en continu sur le lit de la plaie, d'un pansement prémonté faisant également office de réservoir (le système est alors dépourvu d'un réservoir collecteur d'exsudat externe) et d'une tubulure reliant la console au pansement.

Le système étant à usage unique, avec pansement prémonté, il ne requiert pas de prestation technique de nettoyage et de désinfection à la différence des systèmes de TPN traditionnels avec pompe mobile utilisés pour plusieurs patients.

La console contenant un aimant, il est recommandé de garder une distance de 10 cm avec d'autres appareils électromagnétiques et de débrancher la console lors d'un examen IRM.

Pansement PICO 7

Le pansement PICO 7 joue le rôle de réservoir et permet une gestion des exsudats de 60 à 300 ml (selon la taille du pansement). Une gamme étendue de pansements selon la nature des plaies, leurs localisations et de la quantité d'exsudats est proposée. Les pansements peuvent être associés aux produits de remplissage de type gaze et mousse lorsque cela est nécessaire et sont également compatibles avec un traitement par compression.

Le kit PICO 7 peut être utilisé pour une durée de 7 jours maximum sur des plaies faiblement à modérément exsudatives. Pour les plaies modérément exsudatives, un changement de pansement peut être nécessaire.

Port d'aspiration et tubulure

Le port d'aspiration sur le pansement est souple afin de réduire le risque de blessure lorsqu'une pression est exercée à sa surface. Il peut supporter jusqu'à 100kg/cm2.

La tubulure fournie avec le système PICO 7 mesure 1 m, permettant de fixer le dispositif à la ceinture même pour des plaies situées au niveau du pied.

Indication de prise en charge

Traitement de seconde intention des plaies chroniques de taille < 10 cm2 (ulcères de jambe veineux ou mixtes à prédominance veineuse et plaies du pied diabétique) faiblement à modérément exsudatives, après échec d'un traitement de première intention bien conduit.

Modalités de prescription

La prescription et l'utilisation du dispositif PICO 7 doivent être conformes aux recommandations de la HAS décrites dans son évaluation des systèmes de traitement des plaies par pression négative (TPN) et les recommandations de bon usage :

Un objectif clair, en termes d'évolution de la plaie doit être fixé à l'instauration du TPN et assorti d'un suivi rigoureux de cette évolution. En l'absence d'amélioration lors de deux changements de pansement consécutifs ou à l'issue d'une semaine d'utilisation, le traitement par pression négative doit être arrêté.

Le TPN doit être prescrit après avis spécialisé (chirurgien plasticien, dermatologue, diabétologue…) et commencé dans un établissement de santé. Il peut ensuite être poursuivi à domicile uniquement si une évaluation hebdomadaire par le prescripteur initial est réalisée.

Le TPN doit respecter des conditions d'emploi précises

Il exige une formation spécifique de tous les soignants selon l’arrêté autorisant le remboursement, alors que la NGAP n’impose pas cette condition pour le remboursement des actes infirmiers.

L'information du patient sur l'objectif du traitement, ses effets indésirables et ses contraintes est nécessaire.

La durée maximale de prescription recommandée est de 30 jours, renouvelable une seule fois par le prescripteur initial.

Population cible

Selon l’avis adopté par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDIMTS) le 5 octobre 2021, les données épidémiologiques disponibles ont permis d’estimer à 115 000 le nombre de patients avec un ulcère veineux ou mixte à prédominance veineuse qui seront pris en charge en ville. Si l’on considère que 34,4% des patients ne répondront pas à un traitement local de première intention et que 35% d’entre eux présentent une plaie faiblement à modérément exsudative lors de la mise en place du traitement par pression négative alors la population cible serait d’au maximum 14 000 patients pour les ulcères de jambe veineux ou mixte à prédominance veineuse.

La CNEDIMTS estime par ailleurs à 76 000 le nombre de patients avec plaies du pied diabétique qui seront pris en charge en ville. Si l’on considère que 35,1% des patients ne répondront pas à un traitement local de première intention et que 25% d’entre eux présentent une plaie faiblement à modérément exsudative lors de la mise en place du traitement par pression négative alors la population cible serait d’au maximum 6 700 patients pour les plaies du pied diabétique.

Quand bien même la population cible ne peut être évaluée avec plus de précision, la CNEDIMTS estime que la population bénéficiant du système de traitement des plaies par pression négative PICO 7 sera d’au maximum 20 700 patients par an.

Article rédigé par Aurélien Larisot

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